Histoire littéraire goldanaise - Les Pommes

Note : Un seul exemplaire, incomplet, de l’Histoire littéraire goldanaise 1 et 2, est recensé à ce jour. Il est conservé à la bibliothèque centrale de Golda. Certains fragments en sont ici reproduits.

Au sujet des Pommes (extrait de l’Histoire littéraire goldanaise 1 et 2 – fragment n° 68)

Les Pommes est un roman en forme de pomme. L’objet de la lecture est de faire le tour de la pomme comme d’une question, et d’en sortir (exit).

Les deux parties du roman sont les deux moitiés de cette pomme. C’est comme si l’on dessinait une pomme en coupe, avec deux moitiés de part et d’autre d’un axe représenté par les pépins de la pomme.

Les deux moitiés de la pomme se réfléchissent l’une l’autre.

Chaque moitié de pomme est le récit de deux personnages. Pourtant, le premier récit, celui d’Arsinoé, est compris dans le second, celui de Zacharie, qui l’englobe. Zacharie est donc le véritable narrateur (ou narrateur final), du roman. C’est lui qui le compose et le reconstruit en forme de pomme. Zacharie est celui qui a découvert la (ou une) sortie de la pomme (exit), tandis qu’Arsinoé, restée bloquée au stade des pépins, fut condamnée à y mourir. La pomme fut son tombeau.

Elle facilite également différents types de lecture. Si l’on s’en tient aux correspondances entre chapitres, plusieurs lectures des Pommes sont en effet possibles, dans le ou les sens que l’on veut. Invariablement, toutefois, les pépins resteront, si ce n’est au milieu, du moins au cœur de la pomme (quelle qu’en soit la manière on tournera ou on aura tourné autour), et l’évasion sera ou aura été à un moment, possible (exit).

La lecture, dans quelque sens qu’elle s’opère, a pour effet de faire sortir le lecteur des Pommes dont les chapitres se désintègrent, pour ainsi dire, une fois lus – de même qu’une pomme pourrit avant même qu’on a terminé de la manger (Arsinoé).

La différence entre une pomme et les Pommes réside dans ce qu’il en reste. Dans le premier cas, ce sont les pépins. Dans le second cas, les pépins de la mort le cèdent au mot salvateur : EXIT. »

La numérotation des chapitres matérialise la symétrie des deux parties et les correspondances qui relient chaque chapitre à son symétrique (1 à 1’, 2 à 2’, etc.).
Les pépins sont l’événement qui se situe au centre de la pomme.