1 janvier 2008
L'homme-boîte
« La couleur de la pluie qui enrhume les pauvres… la teinte de l’heure où tombent les rideaux des passages souterrains… la couleur de la montre donnée en récompense des succès aux examens et qui a été portée au mont-de-piété… la couleur de la jalousie jetée sur l’évier en inox de la cuisine… la couleur du premier matin de chômage… la couleur de l’encre d’une vieille carte d’identité qu’on ne peut plus utiliser… la couleur du dernier ticket de cinéma acheté par le candidat au suicide… la couleur du trou rongé pendant des heures par la forte alcalinité de l’anonymat, de l’hibernation, de l’euthanasie. »
Kôbô Abé, L’homme-boîte (Hako otoko), 1973, Stock, 1979, traduit du japonais par Suzanne Rosset, p. 139
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