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l'écran intérieur des paupières
10 avril 2007

Entre prévoir et imaginer

Pluie Noire a fait remonter à la surface une phrase (qui n’en était jamais restée éloignée, toutefois, depuis que je l’ai lue il y a bientôt dix ans, et que n’ai au fond jamais cessé de méditer) : « Ils [les Japonais pendant la guerre] ne cessaient de répéter que sécurité et moral tenaient seulement au fait d’être prévenus. Quelle que fût la catastrophe, (…) le mot d’ordre était que tout avait été prévu et qu’il n’y avait donc pas de souci à se faire (Ruth Benedict, Le Chrysanthème et le Sabre).

Or : « Jamais nous n’avions entendu dire, jamais nous n’aurions imaginé qu’une bombe si terrible existât en ce monde », dit Ibuse.

L’impuissance – la défaite de l’imagination : voilà peut-être une des clefs de ce qui me touche autant, dans Hiroshima.

Et ce reproche aussi s’enrichit d’autres sens, qui me le font comprendre différemment :

« Tu n’as rien vu à Hiroshima ».

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Commentaires
O
"Masuji Ibuse (1898-1993), né à Hiroshima, a écrit un roman bouleversant, Pluie noire, mis en scène par le réalisateur Shohei Imamura en 1989. Mais déjà en 1959, Alain Resnais réalisait un film inoubliable, Hiroshima mon amour, sur un scénario de Marguerite Duras, où Emmanuelle Riva et Eiji Okada nous révélaient à nous, Français, en un trait d'union pathétique entre les deux pays, l'ampleur que pouvait prendre une tragédie collective au travers d'un drame personnel, et l'incommunicabilité de la douleur qui en résulte."<br /> <br /> Rose-Marie Makino-Fayolle, avant-propose (p. 10) à Hiroshima. Fleurs d'été. de Tamiki Hara, 1947, Ed. Dagorno, 1995, ISBN 2910019292
O
"En effet, il y avait continuellement à Hiroshima quelqu'un qui recherchait, maintenant encore, une personne."<br /> <br /> Tamiki Hara - Hiroshima. Fleurs d'été. Ruines - 1947, Ed. Dagorno, 1995, ISBN 2910019292, p. 107, traduction par Karine Chesneau.
l'écran intérieur des paupières
  • une "mémoire visuelle [qui] projette instantanément, sur l'écran interne des paupières closes, l'image rigoureusement fidèle et objective d'un visage aimé, comme un fantôme minuscule en couleurs naturelles..." Nabokov
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